Les galères de voyageuses (spécial humour)

"Feliz navidad, feliz navidad, feliz navidad" (joyeux noël en espagnol) chanté par des voix d’enfants stridentes, avec une instrumentale à t’arracher les cheveux, sort du haut-parleur, situé à 5 cm au-dessus de mon visage. J’ai envie de faire bouffer la sono au conducteur mais mon regard noir a suffi pour lui faire comprendre que j’étais à deux doigts de devenir dangereuse. Oui, parce que cela fait 30h que je ne sens plus mes fesses, assise sur le même siège inconfortable au fond d’un bus bolivien, à me tortiller dans tous les sens. Je crois même que j’ai réussi à faire quelques postures de yoga sans le savoir. Déjà que l’alternative du chauffage irrespirable et le froid glacial de la clim m’obligent à enlever et remettre mon sweat, je dois en plus supporter la diffusion d’une quinzaine de films d’actions vieux comme le monde.

Je me réveille en sursaut à chaque cri de guerre, coup de sabre et fausse explosion. Et quand enfin, le vacarme s’arrête le temps d’une sieste, c’est mon voisin qui se met à ronfler comme un routier en fin de carrière en laissant généreusement son haleine fétide me chatouiller les narines. 

Bon ça, c’est une petite galère chiante mais habituelle qui te fait marrer en la racontant plus tard. 

De toute façon quand tu voyages, tu dois t’attendre à plusieurs types de mésaventures !

Moi c’est Lucile, j’ai 27 ans et je crapahute seule en Amérique du Sud depuis maintenant quatre mois. 


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Voyage en solo et ses galères

Annoncer ton envie de voyage à tes proches

Quand tu annonces ton départ à tes proches, panique à bord ! Ils te disent à quel point tu es folle de partir voyager seule, et pourquoi et comment, et tu feras quoi en rentrant. Alors, tu fais la fille sûre d’elle en disant que tout se passera bien, que tu vas rencontrer plein de gens trop cools et que c’est ça « la Aventuraaaa ». 

Sauf qu’une fois arrivée, avec la hâte de rencontrer du nouveau monde et prouver à tes proches que tu avais raison, tu te retrouves en fait seule dans ton dortoir de dix lits à pleurer au téléphone avec ta mère en lui disant « mamaaaan, pourquoi j’ai fait çaaaa ? 

Haha, tu ne t’attendais pas à dire, une semaine après « mais wow c’est mortel ici, je ne veux plus jamais rentrer, fuck la France ».

Donc non, l’angoisse ne dure pas bien longtemps. Après une petite période d’adaptation, tu rencontres plein de gens. Et là, l'Aventura commence vraiment.

Partir voyager seule en sac à dos

Je découvre, je parle, je bois, je danse, je bois, je danse, je parle (plus très bien) je bouge, je rencontre, je rebouge, j’en prends plein la vue, je danse, je mange (oui quand même) mais mal, je rerebouge. Le kiff ultime.

Après, tu as quand même des petits moments de solitude où tes proches te manquent. Et quand tu leur fait part de tes coups de blues, ils te répondent plus ou moins « oh ça va, tu voyages partout, tu rencontres plein de gens, t’es pas à plaindre veinarde !». 

Sauf qu’au bout d’un moment, t’en as marre d’avoir la même discussion répétitive « salut, ça va ? Tu viens d’où ? T’es allé dans quels pays ? T’as préféré quoi ? Tu fais quoi dans la vie ? Tu rentres quand ? ».

Voyager seule : c'est le Tinder du voyage 

La différence ? Au lieu de vous envoyer en l’air, vous allez visiter la ville ou faites une excursion, parce que vous n’avez que vous à vous mettre sous la dent et au moins vous n’êtes pas seuls. C’est comme le sexe, c’est bien voyager seul mais quand même mieux à deux. 

Et puis parfois, tu tombes sur LA fille ou LE mec, coup de foudre amical/amoureux, gros feeling, vous parlez pendant des heures, et la personne te connaît presque mieux que tes amis. Tu commences à faire des plans sur la comète, tu t’imagines faire le tour du monde avec elle/lui et peut-être même qu’elle va devenir ta meilleure amie pour la vie ou lui, le père de tes enfants, -oui quand tu voyages, tu perds un peu la notion d’attachement - et là, il/elle te dit « ah mais moi mon voyage est terminé, je rentre demain ! », et pouf, tous tes rêves s’effondrent.

Et puis tu repars, tu rerencontres, tu redécouvres, t’en reprends plein la vue, tu rebois, tu redanses, tu dors (tu essayes du moins), tu revisites, tu rekiffes. 

Tout ça convient parfaitement à la hyperactive que je suis et qui se lasse très vite des choses. 

En revanche, ça implique de défaire et refaire son (mega giga énorme) sac tous les 2-3 jours, en parsemant dans chaque hostel une culotte par-ci, une chaussette par-là. Au moins, ça enlève quelques grammes. 

Voyager en sac à dos : le bus, ton habitat naturel

Sans oublier les retrouvailles hebdomadaires avec ton fidèle ami, le bus ! Il devient ton habitat naturel, ton petit chez-toi, tu t’y sens si bien. Haha, je plaisante, si seulement ! 

Eh oui, tu crois toujours que tu vas réussir à dormir malgré les virages de la mort,  les routes en bord de falaise et le sol granuleux qui te fait rebondir dans tous les sens. C’est dans ces moments-là que je me dis «heureusement que j’ai des petits seins ».

Précisons qu’il se passe beaucoup de choses dans le bus, qui, il faut le dire, est le point culminant de ton voyage où tu ressens le plus de choses. 

Comme le fait de sentir un frisson de panique lorsque tu vois le conducteur faire le signe de croix comme pour se rassurer lui-même, avant d’entamer des virages à fond la caisse. Ou te sentir très mal à l’aise d’avoir un couple derrière toi qui snife de la coke en se tripotant pendant tout le trajet. Ou encore, fixer tes pieds lorsqu’un mec complètement maboul qui tape partout, se met torse nu, s’appuie contre ton siège et te regarde avec insistance (sa façon à lui de me séduire). 

N’oublions pas mon endroit préféré : le petit coin. C’est le moment que tu redoutes le plus, quand ça fait plus de 24h que tu te retiens de faire pipi. Ce gros suspens quand tu ouvres la porte, pimente un peu ton trajet. Tu peux avoir une très belle surprise comme une très moche. Après, il s’agit surtout de maîtriser ton équilibre, bien connaître tes appuis et savoir viser correctement. Un véritable défi.

Bref, si tu survis à la Aventura du bus, tu es prête à tout affronter. 

Voyager en solo : sortir de ta zone de confort

Ah, et qui dit « voyage », dit « sortir de sa zone de confort ». Moi, je le vois un peu comme des tests, des obstacles à franchir. 

Épreuves du glam : 

  • La douche glaciale sortant d’un jet de tuyau, dans des douches communes sales avec des portes qui ne ferment pas. 
  • Te faire littéralement dévorer le corps par les moustiques, pour ensuite passer ton temps à te gratter et t’arracher la peau (je parle d’une petite cinquantaine de boutons)
  • Avoir la diarrhée un jour sur trois dû à une alimentation peu saine.

Épreuves de la vie en communauté : 

  • Te retenir d’aller étouffer ton voisin de lit qui ronfle 
  • Prendre sur toi quand tes roomates te réveillent en rentrant bourrés en chantant et se bidonnant (parfois c’est toi à leur place, donc pas d’autres choix que de la mettre en veilleuse) 
  • Garder son sang froid quand quelqu’un a volé ton fromage (que t’as payé super cher) dans le frigo commun.

Épreuves de la dégustation : 

  • Subir la frustration quand tu meurs de faim et que la seule chose que tu trouves est une empanada huileuse avec un goût de nourriture pour chien qui attire toutes les mouches. 
  • Retenir tes larmes quand les hostels écrivent « petit dej inclus», que tu imagines des fruits, des pancakes, des céréales, un jus frais.. Et que tu découvres une assiette d’haricots blancs et d’œufs brouillés.

Mais que serait mon voyage sans ces galères qui rythment mon quotidien de baroudeuse ? Un pauvre récit insipide aussi triste que la pluie parisienne ;)

 

"Les galères de voyageuses", article rédigé par Lucile (alias @Lucile Teillet sur instagram).

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1 commentaire

hahahaha. Ca résume bien les voyages en mode aventurière

coralie 27 mars 2019
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